Bien-être au travail : respirer pour inspirer le changement
Prendre le temps de respirer
Nous respirons tous mal sans même le savoir, nous sommes nombreux à avoir des douleurs chroniques et autres TMS, nous sommes stressés…
Une pratique de yoga en entreprise c’est une heure pour s’étirer, se muscler, s’assouplir, se relaxer. C’est aussi Respirer, calmer le mental, s’oxygéner, lâcher-prise. Cet article fait le point sur les bienfaits de la respiration dans le yoga. De l’importance du souffle, de son lien avec nos émotions, qu’est ce que respirer fait dans notre corps, quels sont les bienfaits sur les plans physique, émotionnel et mental…Comprendre pour mesurer l’importance. Respirer à pleins poumons est simple, à la portée de tout le monde mais contre-culturel dans notre monde frénétique. C’est pourquoi le cadre posé par un cours hebdomadaire permet de prendre ce temps pour se faire du bien, pour se pacifier en étant guidé, accompagné.
Le souffle, notre meilleur ami
De la naissance à la mort, le souffle nous accompagne tout au long de notre vie, à travers chaque événement et varie selon nos états émotionnels. Il existe une relation profonde entre le souffle et les émotions. Un mental agité entraine une respiration agitée. Lorsque nous pleurons nous respirons par saccades dans la poitrine, lorsque nous sommes anxieux nous sommes en apnée, avec un souffle court, lorsque nous sommes calme et détendu, le souffle est lent, profond, abdominal. Comprendre que le souffle est un lien entre notre corps et notre mental est une clé. Car s’il est difficile de gérer nos émotions, il est assez simple de modifier notre respiration. Si nous calmons volontairement notre souffle alors nous calmons nos émotions au lieu de les laisser nous submerger. Selon que nous contrôlons notre souffle ou non, nous pouvons augmenter notre énergie vitale ou la gaspiller. Une bonne respiration conditionne la digestion, l’élimination, l’équilibre physique et psychique, la sensibilité émotionnelle. La qualité de notre respiration impacte notre structure corporelle, avec laquelle nous accueillons la vie et les autres. Bien respirer est donc essentiel pourtant, sans même s’en apercevoir, la plupart d’entre nous respire mal.
Que se passe t-il dans le corps quand nous respirons
Contrôlée par notre système nerveux autonome, notre respiration est une fonction mécanique le plus souvent inconsciente. Elle s’adapte aux besoins de notre organisme, suivant son effort. Dans une certaine mesure, nous pouvons agir sur cette fonction. Nous pouvons l’étirer, la ralentir, l’amplifier, l’approfondir, la déplacer.
Selon Christophe André, des études scientifiques démontrent que le simple fait de placer son attention sur la respiration active le système nerveux parasympathique qui permet de pacifier le corps et le mental.
- L’inspiration active le système nerveux sympathique, celui qui met l’organisme en état d’alerte, produit de l’adrénaline, du cortisol, il gère les réactions de tension musculaire et d’accélération cardiaque face à un danger,
L’expiration a un effet sur le système nerveux parasympathique, celui qui calme et détend. Ainsi, des expirations faibles ne font qu’alimenter l’état de stress et d’inconfort, alors qu’il suffit de les étirer pour s’apaiser. L’expiration stimule le nerf vague ce qui a pour effet de calmer le cœur, de ralentir le pouls, d’amplifier les mouvements péristaltiques de l’intestin, de favoriser l’oxygénation cellulaire;
Yoga et respiration
Dans la conception asiatique la respiration est une prise d’énergie vitale. En Chine c’est le tchi , le ki au Japon, le prana en Inde, pneuma en Grèce, ka en Egypte. En Français comme en sanskrit la notion d’inspirer ou d’absorber de l’air est liée à celle d’esprit. Spiritus désigne à la fois l’air, le souffle comme principe de vie, l’inspiration et l’esprit.
Le yoga qui est un système philosophique complet se déploie sur 8 piliers dont le 4 ème est le pranayama ou exercices de respiration visant « l’expansion de la respiration » ou comme le précise A. Kancel « l’interpénétration de la conscience et de l’énergie ». Sans aller à ce niveau expert, se connecter à sa respiration en observant simplement son ressenti est le moyen le plus puissant de se connecter à soi et de s’ancrer dans l’instant présent. N’oublions pas que l’un des buts du yoga est de calmer les fluctuations du mental, (yoga chitta vritti nirodah – Yoga Sutra n°2). Pour ce faire, l’ancrage dans l’instant présent est incontournable. Par la prise de conscience et la maîtrise du souffle, le yogi régule son mental, son métabolisme, son niveau de conscience. Dans le pranayama, la base est l’allongement du souffle. Pour cela le Yogi utilise notamment :
- la respiration complète, qui utilise les trois zones de souffle (ventre, cage thoracique et poitrine), elle rétablie le mouvement du diaphragme,
- la rétention du souffle (kumbaka).
- La respiration alternée
Ces 3 techniques de base permettent de passer de 18/20 cycles respiratoires (1 cycle=inspir/expir) en moyenne à 3 par minute. Ce ralentissement du souffle a de nombreux effets sur le corps :
- L’inspiration stimule l’hypothalamus chargé de la régulation de la plupart des systèmes du corps humain (nerveux, lymphatique, endocrinien…) et qui interfère dans la régulation de phénomènes aussi variés que la température du corps, la soif et la faim, les émotions, les cycles du sommeil, la fréquence cardiaque et la tension artérielle, Travailler sa respiration impacte également l’acidité du ph sanguin qui régule le bon fonctionnement de l’hypothalamus.
- Un plus grand temps d’échange entre le sang et l’air, le sang est mieux oxygéné
- Le cerveau est mieux irrigué et les processus mentaux en sont dynamisés
- Le sang mieux oxygéné capte davantage les ions négatifs. Ces derniers créent un champ électrique positif donnant une vitalité à l’ensemble du corps.
- Les respirations alternées dynamisent les deux hémisphères cérébraux, droit (intuitif) et gauche (rationnel)
Le tableau ci-dessous présente les bienfaits du pranayama sur les plans physiques, mental et émotionnel :
Je m’émerveille devant l’extraordinaire mécanisme de notre corps et de son fonctionnement. Je suis fascinée par l’apparente simplicité de la respiration et de découvrir la chaîne d’effets complexes qu’elle entraîne et ses sensations subtiles. S’arrêter pour prendre le temps de respirer à pleins poumons, rester immobile et silencieux est contre culturel dans notre monde agité, dispersé et frénétique. Et pourtant ne devrions nous pas commencer par là chaque matin ? Faire taire notre brouhaha de pensées incessantes pour être plus détendu, mieux dans son corps, créer une harmonie corps-esprit.