Le yoga pour mieux se connaître

and breathe

Lors d’un atelier intitulé « Etre en relation, les clefs de la réussite », que j’ai eu le plaisir de co-animer avec quatre thérapeutes, j’ai voulu démontrer comment le yoga pouvait servir d’outil précieux pour explorer et approfondir le thème des relations..

Tout d’abord il est intéressant de savoir que la racine sanskrite du mot yoga est « yug » qui signifie Unir donc un sens très proche de l’origine étymologique du terme « Relation » qui est religare ou relier.

Par ailleurs il est dit dans les textes que le yoga amène à la connaissance de soi car dans chaque exercice il nous est demandé de sentir et d’observer sans juger ce qu’il se passe à l’intérieur. La pratique régulière et fréquente du yoga permet donc de travailler sur la relation de Soi à Soi. Comme vous le savez tout commence par soi-même et développer la conscience de la relation à Soi-même va préparer le travail pour améliorer la relation à l’autre.

Pour faire ce travail d’observation de soi, qui est un travail d’intériorisation, nous dirigeons tous nos sens de perception vers l’intérieur. Dans la vie quotidienne c’est le contraire, tous nos sens de perception sont tournés vers l’extérieur pour mieux appréhender le monde dans lequel nous évoluons (la vue pour éviter un obstacle par exemple). Le yoga nous demande de tourner tous nos sens de perception vers l’intérieur pour sentir et observer ce qu’il se passe en nous. Nous plaçons une partie de notre conscience comme un témoin intérieur silencieux, qui ne juge pas. Dans chaque posture nous allons observer 3 aspects :

  1. Tout d’abord les sensations physiques car la posture doit être stable et confortable. Souvent nous cherchons à aller trop vite, trop loin notamment parce que nous sommes dans la performance, nous voulons faire la belle posture, alors qu’il vaut mieux aller moins loin pour trouver la stabilité et pour pouvoir placer de la détente.
    • Si je vais trop loin je suis en tension, j’ai mal, je suis dans la résistance et je ne peux pas me détendre.
    • A l’inverse si je ne fais aucun effort je ne ressens pas la sensation d’étirement par exemple et la posture ne produira pas les effets attendus.
    • Si je trouve le bon équilibre entre effort et confort cette observation me permet de développer une prise de conscience corporelle de plus en plus fine et subtile.

 

 

2. Ensuite j’observe l’attitude que je place face à la posture :

    • Est-ce qu’il y a de l’agitation, de l’impatience?,
    • Est-ce que le mental s’est échappé, je suis partie dans mes pensées et au lieu de rester dans l’instant présent je me projette dans le passé (Ah j’aurai du répondre ceci à la personne qui m’a contrariée ce matin) ou dans le futur (je vais manquer de temps pour préparer le diner de ce soir, ça me stresse) et je retombe dans l’égo, je me disperse, je me fragmente au lieu de me rassembler ici et maintenant
    • Suis-je dans le jugement et l’auto-critique : je n’arrive pas à faire cette posture je suis vraiment nulle.Je regarde quelle est mon attitude face à la posture et comment est-ce que je me parle à moi-même, et je peux travailler à placer volontairement une attitude de bienveillance avec moi-même ?
  1. Enfin je vais sentir et observer ma respiration qui est le lien entre le corps et le mental.
    • A chaque émotion correspond une respiration : sous l’effet de la colère le souffle est fort et projeté loin des narines, si je pleure le souffle est saccadé, si je suis anxieuse je suis presque en apné, etc … Donc si ma respiration dépend de mes émotions l’inverse aussi est vrai et en contrôlant ma respiration je peux maîtriser mes émotions plutôt que de me laisser submerger et gouverner par celles-ci. Et cela peut-être déterminant pour mieux gérer mes relations.
      Dans la posture je m’applique donc à produire calmement chaque respiration et j’utilise le souffle pour placer volontairement une sensation physique de confort et de détente.
    • Cette conscience du souffle est aussi un excellent support pour la concentration que l’on utilise pour s’ancrer dans l’instant présent et pour éviter que le mental s’échappe. Dans la pensée bouddhiste le mental est symbolisé par un petit singe qui saute de branche en branche comme le mental saute d’une pensée à l’autre sans cesse ce qui créé un vacarme intérieur. Donc en respirant lentement je mets de l’espace entre 2 respirations et de l’espace entre 2 pensées et cela va m’apporter une apaisement, ue paix intérieure.

Le développement de cette conscience du corps, du souffle et du mental permet d’harmoniser et d’unifier ces 3 plans qui nous constituent.